La Corse...

Publié le par Moi

La Corse, le rêve de tout motards (ou du moins de beaucoup)

 

                Tout a commencé en début d'année quand ma meilleure amie (d'origine Corse) me propose de venir en vacances en Corse avec elle, son chéri et des amis à eux. Et là, je me suis déjà vu en train de chevaucher mon fidèle destrier mécanique sur les routes sinueuses de l'île de beauté, du coup j'ai accepté sans aucun problème!

 

                Direction le net et le site de Corsica ferries, et là, première douleur : le prix ! 212.46€ A/R (ouch ! ça pique) à savoir que rien que l’embarquement de la moto m’a couté 106€ A/R (et oui la moitié du prix !) Bref, passons, après tout les vacances ça coûtent de l’argent !

 

                Ensuite est venu LE dilemme, choisir entre la Kawa et la Ducat’. Et oui, à mon grand regret je ne pouvais pas emmener les 2. Après différents arguments (confort, état des routes corses, consommation...),  j’ai penché (sans poser le genou) pour la Ducat’. Le seul problème était qu’il fallait que je fasse changer le câble d’accélérateur de l’italienne qui était complètement grippé.

 

                Les mois passent et le week-end avant le départ pour le sud, j’ai participé au mariage d’un ami motard (ça aussi faudra que je vous le raconte à l’occaz), où là après avoir un peu trop ingurgité d’alcool, j’ai fais pété des burns avec la kawa. Bon d’accord c’est pas très malin ! Me voici donc le lundi après midi en train de chercher un mécano (ouvert, merci Beep Bike 38) qui accepterai de me changer le train arrière de la kawa et aussi le fameux câble de la Ducat’ (euh oui, j’attends toujours le dernier moment pour me bouger). Pas possible pour le câble (problème de compatibilité ?), mais par contre ok pour le pneu de la kawa. Bon bah comme ça, y’a plus de dilemme, je vais en Corse avec la Kawa. Le temps de changer le pneu en question, j’en profite pour acheter des sacoches cavalières (Cameron) et une paire de demi-bottes de moto (des Puma bien entendu !). Préparatif des affaires le lundi soir et départ le mardi matin (sous la pluie) pour Aix-en-Provence où habitent ma meilleure amie et son conjoint. Autoroute tout le long = R.A.S

 

                Mardi, mercredi et jeudi à Aix-en-Provence (un peu de bricolage dans la maison) et vendredi matin départ pour Nice. A Nice, embarquement sur le ferry. Et là surprise, pas mal de moto, mais surtout des scooters (des T-Max pour la plupart). Bon je n’ouvrirai pas ici le débat sur les scoot’, mais la Corse en scoot’ c’est moche. Bref passons. Au niveau bécanes, beaucoup de roadsters (normal), mais aussi pas mal de trails (BMW pour la plupart). Une seule sportive, une CBR, plus moi et ma loucheuse verte harnachée comme un porteur tibétain. Et là le doute m’a pris aux tripes : pourquoi sommes nous si peu en sportive ? Les routes de Corses sont-elles si compliquées ? Ce doute affreux m’a taraudé tout le long de la traversée (qui s’est d’ailleurs passer sans encombre pendant 4h30)

 

                Arrivée à Bastia, mes premiers kilomètres en moto sur le territoire Corse. 40 km pour être précis pour rejoindre la maison située à San-Nicolao-di-Moriani sur la Côte Est. On m’avait tellement mis en garde contre la conduite peu conventionnelle des Corses, que je me suis méfié de tout ce qui avait 4 roues et étaient immatriculé 2A ou 2B. Et bien, c’est un mythe ! Les Corses conduisent très bien et sont de surcroit super sympa avec les motards. Certains sont à la limite de se jeter dans le fossé pour laisser passer les 2 roues. Arrivé à la maison un peu crevé par le voyage, j’attends mes amis (qui sont arrivés à Calvi, Côte Ouest), soirée pizza et au lit !

 

                Le samedi matin je sors mon plan de la Corse (GPS = caca en Corse) et me décide pour une petite virée vers Corte (le centre) puis un retour via Aléria. Me voici donc parti sous un doux soleil matinal. Au niveau équipement j’ai opté pour : casque+gants+blouson cuir+jean+demi-bottes = je rigole pas avec la sécurité ! Un petit peu de nationale pour chauffer tout ça. Et là aux environ de Barchetta, deuxième douleur : « gendarmerie nationale, bonjour ! » Bon d’accord j’ai un peu doublé sur une ligne blanche (ouhhhh le vilain) et ma plaque d’immat’ n’est pas du tout aux normes (ouhhhh le hors-la-loi). Je m’en sors pas trop mal avec un avertissement oral pour la plaque et une étrange contravention pour la ligne blanche : « cas A ». En gros je saurais dans quelques temps si je perds des points ou si je paye une amende ou les 2. Bref, après une petite discussion sympa avec ces 2 motards de la maréchaussée, je retourne à ma ballade direction Corte. Petite escale dans le village de Soveria où je fais mes premières photos. Passage par Corte. Ville pittoresque du centre Corse, je ne m’y attarde pas trop car c’est jour de marché et ça regorge de monde. A Venaco je bifurque sur une petite départementale (D43) ou j’enquille des virages biens sympas. Première rencontre avec une vache en plein milieu de la route (heureusement bien visible). Passage par Aléria et ses fameux thermes romains, puis je rentre tranquillement à la maison. 150km pour une première ballade. Mais en Corse on parle en temps et non pas en km, donc 3h de ballade. L’itinéraire sur via Michelin est ici

 Corte

 

                Le dimanche, c’est journée plage. Il faut dire qu’avoir la plage à moins de 200m de la maison sa a ses avantages. Du coup ma grenouille se repose sous le soleil implacable de l’île de beauté.

 

                « Pour bien commencé une semaine, rien ne vaut une grosse virée à 2 roues ». C’est sur ce dicton de mon invention, que je décide le lundi d’aller découvrir le Sud de l’île.  Donc direction Porto-Vecchio. Un périple sans encombre sur une nationale trop droite à mon goût, mais une vue imprenable sur le littorale Est de la Corse via les villes d’Aléria, Ghisonaccia et Solenzara. Arrivé sur le port de la Cité du sel (Porto-Vecchio pour ceux qui n’auraient pas suivi !), je m’installe en terrasse pour déguster une énormes entrecôte de 450 g (je sais, c’est pas très local comme menu, mais j’avais trop les crocs !) Bref, une fois rassasié, je décide de pousser plus loin mon expédition et d’aller jusqu’à Bonifacio (cap Sud de l’île). Entre temps je fais un léger détour par les magnifiques plages de Palombaggia au Sud de Porto-Vecchio. Des plages superbes, surplombées de collines aux roches rouges ocre.

                La route jusqu’à Bonifacio n’a rien d’extraordinaire, je ne m’y attarderai donc pas. La ville de Bonifacio se présente en 2 parties : la ville basse avec le port et la ville haute avec ses remparts, sa vieille ville et sa citadelle. J’opte pour la partie haute, où là j’ai droit à un panorama exceptionnel. En contre bas, le port complètement enclavé dans une gigantesque crique naturelle où des embarcations de toutes sortent vont et viennent. Je décide de m’aventurer à l’intérieur de la vieille ville en moto en suivant 2 policiers municipaux à scooter. Les touristes ont clairement halluciné de voir un motard dans les petites rues semi piétonnes de Bonifacio ! Un vrai régal de se faire ouvrir le chemin par ma simili garde républicaine, les gens s’écartaient devant les 2 représentants de la loi et moi je suivais tranquillement derrière. Arrivé à la sortie de la ville, deux choix s’offraient à moi : soit rentrer à la casa par la même route, soit continuer mon périples plus en avant vers Ajaccio. Etant donné que je n’aime pas repasser par un chemin déjà emprunté, j’ai choisi de m’en aller visiter la belle ville d’Ajaccio.

                Dès les premiers kilomètres qui m’éloignaient de Bonifacio j’ai su que j’avais fais le bon choix. Une route superbe, des virages à en perdre la tête et des paysages dignes de cartes postales. Je commençais vraiment à prendre un plaisir grandissant au guidon de ma Ninja qui ne faisait qu’en redemander ! Petite étape café-coca-pipi à Sartène puis à Propriano où se poursuit mon road trip sur la partie Ouest de la Corse. Entre Propriano et Ajaccio, les virages se suivent mais ne se ressemblent absolument pas ! Je les enchaine avec bonheur et rapidité tout en pensant à la route retour qui sera je l’espère aussi enthousiasmante. Arrivé à Ajaccio, je me retrouve dans une grande ville avec ses rocades, ses embouteillages et son flux de scooters. Je fais le tour de la ville par les grands axes et décide de ne pas m’y attarder. Petit coup d’œil sur la carte pour choisir mon itinéraire retour, je choisi la simplicité, traversée en diagonale pour rejoindre Corte par une grande nationale.

                Le retour se fait avec une fatigue grandissante et des pauses de plus en plus fréquentes. Je ne profite guère du paysage et reste concentré sur la route car je sais que c’est dans ces moments de lassitude que les accidents apparaissent. J’enchaîne les cols comme dans une étape du tour de France. Col de Carazzi (204m), de Vizzavona (1163m), de Morello (824m)... Et là comme sortie de nulle part, un moment magique. En sortie de virage j’aperçois sur une colline en face de moi les ruines d’un fort illuminées par les rayons du soleil. Je m’arrête et immortalise l’instant. Il règne un silence de mort comme si la nature appréciait elle aussi ce moment de grâce. D’autres touristes s’arrêtent, et comme si nous visitions une église, nous parlons à voix basses. Je reprends la route et bifurque à Venaco sur la D43 pour rejoindre Aléria puis Moriani. A peine arrivé je recherche sur la carte le nom du fort qui m’a tant ému. Il s’agît du Fort de Pasciolo près de Vivario. Sans doute un fort quelconque, mais le moment lui reste inoubliable dans mon esprit. 402 km de ballade en environ 8h. L’itinéraire sur via Michelin est ici  

         Ajaccio      

 

                 Le mardi se passe entre plage, apéro et parties de belote endiablées. Repos donc pour moi comme pour ma monture verte.

 

                Mercredi notre petite colonie (11 personnes quand même) décide d’aller faire une virée du côté de Saint Florent au Nord de l’île. Nous partons donc vers 8h avec 2 voitures et moi en moto. Je pars devant et remonte la N198 jusqu’à Murato où là je prends la D82 direction Saint Florent. Une superbe départementale sur laquelle j’enquille avec grand plaisir des courbes magnifiques. Un panorama exceptionnel où la nature semble être en harmonie avec la route et les habitations. Je traverse Oletta  pour arriver tranquillement à Saint Florent aux alentour de 10h.

                Une vile construite autour de ses plages et de son port, avec son nombre incroyable de touristes et ses embouteillages estivaux. Après avoir un peu galéré pour retrouver le reste de la troupe qui s’était perdue dans le maquis corse, on décide de manger dans un resto sur le port de Saint Florent. Petite ballade digestive pour  visiter la ville et nous décidons de prendre la direction L’Île-Rousse pour trouver une plage où nous pourrions bronzer un peu. Je passe devant et profite du bon état de la D81 apprécier les capacités de la kawa et aussi les miennes au passage. Nous rejoignons la N1197 et longeons le littoral septentrional de la Corse jusqu’à L’Ile-Rousse. Traversée embouteillée de la ville et nous poussons jusqu’à Lumio où nous trouvons une plage ultra touristique ! Baignade et sieste au soleil fond le lus grand bien par cette belle journée de juillet.

                Le retour se fera sans encombre via la N1197 jusqu’à Ponte Leccia puis la N193 et la N198 jusqu’à San-Nicolao-di-Moriani. 184 km de ballade. L’itinéraire sur via Michelin est ici

saint-florent.JPG 

 

                Le jeudi a été une journée glandouillage à la maison et écritures des cartes postales.

 

                Le vendredi, je prends la décision d’aller faire le tour du Cap Corse. Direction Bastia, que je traverse par ce doux matin où les rayons de soleil sont les bienvenus. Je longe la partie orientale du Cap en profitant d’une vue superbe sur la méditerranée et ses ferries voguant au loin. La D80 est propre et sans fausse note, un vrai bonheur à arpenter. J’arrive paisiblement à Rogliano, ville située le plus au Nord de L’île où la vue offre un véritable panoramique entre mer et montagnes. Petite séance photo, et je reprends la route sur la face orientale du cap.

                La D80 est beaucoup moins « propre» de ce côté, et met à l’épreuve les suspensions de la belle verte. Les pauses se font plus fréquentes au fur et à mesures que mes muscles s’ankylosent. Je ne profite guère du paysage par faute d’une concentration nécessaire compte tenue de l’état de la route. Toutefois, je profite de mes pauses à Centuri et Nonza pour me détendre et respirer l’air du large. Cette route me parait interminable et mon compteur dépasse rarement les 50km/h. Enfin j’arrive sur la D81 et prends la direction de Saint Florent où j’utilise le même itinéraire que le mercredi pour rejoindre Calvi.

                Ville portuaire du Nord de la Corse, Calvi offre les avantages d’une grande ville tout en préservant un côté « artisanal ». Je fais une grande pause et en profite pour faire le plein de carburant : SP95 pour la kawa et Red Bull pour moi ! J’entreprends de prolonger ma descente jusqu’à Porto. J’emprunte donc la D81.b qui s’avère être un véritable calvaire pour mon dos, mes bras et mes poignets. Surement la route la plus démontée que j’ai faite en Corse, j’aurais due prendre la D81 qui passait plus dans les terres (tant pis !). Un Paysage aride où la peur de la panne me saisit tant l’isolement me parait grand. Heureusement il n’en est rien, et ma loucheuse semble ne pas trop souffrir du piteux état de la chaussée. Pour la seul et unique fois de mon périple insulaire, j’ai regretté de ne pas avoir pris la Ducat’. Arrivé à proximité de Galéria, la route s’ouvre sous de meilleurs auspices. Le paysage aussi devient majestueux. La route reste sinueuse mais le revêtement est de meilleure qualité. Je longe littéralement la mer, sur cette D81 qui suit les courbes naturelles des massifs surplombant la grande bleue. Entre la roche rouge et le bleu turquoise de l’eau, le contraste est saisissant. J’arrive à Porto avec des les yeux qui brillent d’avoir pu observer de tels paysages. Porto se présente comme un port minuscule complètement isolé par des parois rocheuses semblant la préservé de toute intrusion.

                J’y fais une longue pause et je jette un œil sur ma carte pour m’apercevoir de la distance qui me sépare de point de départ. Une bonne trotte !!! Mon iphone m’annonce 192 km en 2h pour rejoindre la maison. Sur la carte je m’aperçois que la route va être semé de virages et surtout de la traversé du col de Vergio, je m’en réjouis d’avance même si je commence sévèrement à fatigué. Le périple retour commence sur la D84 par la traversé de la forêt d’Aitone. Une forêt somptueuse, où se promènent bien sagement vaches et autres cochons sauvages. L’air se rafraichit au fur et à mesure que je monte en altitude. Arrivé au col de Vergio (1467m), je sens l’air vivifiant des montagnes, et apprécie la vue que m’offre ce col.

                Je redescends par la forêt de Valdu-Niellu pour arriver sur le lac artificiel de Calacuccia formé par le barrage du même nom. Je rejoins la N193 en passant à travers la Scala di Santa Regina ou les gorges du Golo semblent se refermer sur moi. Une superbe route sinueuse où la ninja peux enfin se dégourdir les roues. Je rentre tranquillement jusqu’à Folelli où je rejoins mes amis pour aller manger dans un resto nommé « La Bergerie » où nous avons pu découvrir l’authenticité d’un restaurant à la ferme. Je suis littéralement fracassé ! Cette excursion aura duré 10h pour une distance de 414km (sic.). L’itinéraire sur via Michelin (en 2 partes) est ici et ici

cap-corse.JPGPorto.JPG

 

                Le samedi sera dédié au repos (bien mérité) et au rangement de la maison. Et oui, l es vacances touchent à leur fin. Le temps se gâte et de multiples averses viennent rafraichir l’atmosphère.

 

                Et voilà la fin d’un séjour magique sur l’île de beauté. Départ de Bastia à 7h30 direction Nice. Sur une mer agitée, nous apprenons que le port de Nice est fermé pour cause de grand vent et que donc nous allons accoster à Savonne en Italie. Et merde ! Arrivé à Savonne, je calcul l’itinéraire jusqu’à Grenoble : direction Turin puis la France par le tunnel du Fréjus. Une peu avant Turin, je m’arrête pour faire le plein et là 3ème (et dernière) douleur : j’ai cramé la sacoche cavalière droite avec mon pot d’échappement ! Le temps de jeter mes chaussettes et autres calçons fondus, je repars en grande hâte sous une pluie battante qui m’accompagnera jusqu’au tunnel du Fréjus. Je retrouve la France et me dépêche de rejoindre mon chez moi...

 

                En conclusion, 1200 kilomètres sur les routes Corses et des heures de purs bonheurs au guidon de ma belle grenouille. Des surprises, des galères, des souvenirs plein la tête ; bref des vacances de rêves... un seul regret, ne pas avoir été accompagné d’un passager ou d’autres motards pour pouvoir partager ces moments. En tout cas une seule chose me vient en tête quand je repense à la Corse, c’est que j’y retournerai !  

smiley-moto

 

 

 

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O
<br /> oui j'oubliais de parler des scoobit lol et leur T max.<br /> <br /> J'ai pas vu de sportive sur l'îles sauf le jour de mon départ un ZX6R.<br /> <br /> Pas trop de motard sauf les locaux avec leur short et T shirt.<br /> <br /> Tu as du bien te faire plaisir. Y a de belle route surtout leur nationale sinon après tu surveille surtout les cochons et les vaches dans les virages dès que tu monte un peu dans les montagnes.<br /> <br /> Sympa d'avoir fait vivre tes vacances avec autant de précision<br /> <br /> <br />
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O
<br /> Oula mais toi tu devrais faire un livre lol ;) Beau CR<br /> <br /> <br />
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